La thématique cette année de JVeille était sur l’intelligence collective territoriale avec l’exemple des clusters en France et en Suisse.
Comment assurer un niveau d’analyse de l’information à la fois collectif et suffisamment stratégique ? Quelles sources, quels outils privilégier ? Comment organiser la diffusion des résultats ? Comment sensibiliser les entreprises à avoir le réflexe de partager les informations ? Toutes ces problématiques auront été ainsi abordées le jour J par les intervenants et les échanges avec les participants.
- Cyril Masselot, enseignant chercheur, Université de Franche-Comté, Besançon : « Quels dispositifs de veille pour l’intelligence collective territoriale ?
Une des présentations les plus intéressantes de cette Journée. L’intelligence territoriale a pour objet de coordonner le développement durable des territoires et dont les communautés territoriales sont les sujets. C’est une intelligence collective qui se fonde sur l’interaction entre chaque être humain et son environnement et sur les relations entre les personnes.
Mais tout d’abord redéfinissons-en les principaux concepts : On ne dit pas UN territoire mais DES territoires étant donné la complexité et la diversité qu’ils requièrent :
- Territoires juridiques, de pensées, réels = Territoires possibles
- Les données : nationales, locales, classique, nouvelles données (Bla Bla Car, Uber…)
- Acteurs territoriaux : Monde associatif, Collectivités, Etat, Universités, Structures économiques = qui remplissent des missions de service public.
Ainsi, un des objectifs est de faire émerger toutes les Intelligences en synergie se fondant sur l’intéraction entre chaque homme.
Mais attention à l’infobésité qui concerne les usagers accueillis par des acteurs territoriaux (produire des justifications – Boulimie des structures à collecter de la donnée…) mais aussi par notre production de quantités d’informations (ne pas recroiser les sources donc re-collecter l’information, adage « Trop d’info, tue l’info »).
Réseau qui soutient l’économie de l’Arc jurassien franco-suisse avec une forte composante industrielle et dont les intérêts économiques doivent être valorisés. Un des objectifs importants est de renforcer le maillage et la culture de collaboration entre les acteurs franco-suisses et dépasser l’effet frontière.
- Cluster Luxe&Tech : Quels dispositifs de veille pour l’intelligence collective territorial? L’exemple des clusters
Cluster filière au service du luxe. La colonne vertébrale du réseau sont les donneurs d’ordre travaillant en étroite collaboration avec les géants du luxe.
Premièrement, la dynamique du cluster est basée sur le collectif et la mise en confiance entre les membres. Se voir comme des entreprises qui trouvent ensemble des synergies et non comme des concurrents. Ensuite, les échanges entre membres sont fructueux et constituent un volet important d’une veille réseaux. La veille (salons, conférences, visites, réunions) est principalement impalpable et verbale et il est nécessaire de sensibiliser les entreprises à partager des informations qui, à partir de signaux faibles pourraient devenir stratégiques.
- Pôle des Microtechniques : Intelligence Economique et Veille stratégique
Clusters orientés marchés à l’intérieur du pôle des Microtechniques.
Focus sur la Veille pour les clusters :
Pierre Vivien a bien posé le problème que bon nombre de prestataires ont aussi avec leurs clients sur la définition des besoins / axes de veille. Ceux-ci peuvent être faussés entre ce que les clients disent à un instant T (ressenti) et ce qu’ils veulent vraiment. D’où l’importance de faire plusieurs réunions pour recadrer les axes. définir des axes de veille sur du ressenti donné par le client. Ainsi, la présentation était très intéressante et sans langue de bois de la part de l’intervenant, constat que l’on n’a plus trop l’habitude de voir dans les conférences.
La société CentreDoc a présenté son parcours dans le savoir-faire de la veille stratégique.
Années 60 : Exploitation des données. « Posséder » / Tout papier
Années 90 : Accéder à l’information. Centrale d’achat de savoirs
Années 2000 : Analyser l’information. Tirer une vision stratégique des données. Création de leur outil de veille, RAPID
Années 2010 : Analyser + Trier l’information. Nécessité de se doter d’outils de traitement de l’information.
Années 2020 : Mettre en relation et « Big Data »
Il était intéressant de suivre le cycle de vie de la société et de voir quelles auront été leurs priorités à l’heure des choix technologiques et innovants.
- Observatoire Valaisan du Tourisme : La veille au service du tourisme valaisan
- Haute école de Gestion, Genève : Quels besoins et pratiques de veille pour les organismes d’aide à l’innovation et les entreprises de l’Arc jurassien?
Résultats du suivi de l’étude de marché sur l’identification des pratiques et des besoins des entreprises et des organismes de soutien aux entreprises en matière de veille. Les entretiens qualitatifs sont en cours en réalisation.
Voici mes principaux constats de cette journée :
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- L’Intelligence territoriale doit continuer d’être coordonnée par des professionnels de l’information pour faciliter les échanges entre les membres d’un réseau.
- Analyse des besoins / axes de veille : rédéfinir quotidiennement avec les entreprises leurs « réels » besoins en terme de veille et requalifier les demandes.
- Ne pas penser en terme de concurrence pour un réseau mais avancer main dans la main pour animer une filière d’excellence et de savoir-faire. Il faut ainsi sensibiliser les entreprises à savoir donner, partager les informations et réduire l’adage « l’information c’est le pouvoir » . En somme, favoriser un maximum l’intelligence collective.
- Veille réseau : besoin d’assurer un mode de transmission d’information type bottom- up au sein des organisations.