Récemment s’est terminé le MOOC sur le Web sémantique et de données, conduit par l’INRIA. Sept semaines denses et riches en connaissances.
La première semaine était consacrée au « web de données liées ». Comme pour toute introduction sur un sujet donné, il est bien de revenir au passé pour comprendre le présent. Nous avons donc eu un retour sur l’histoire du web :
- Vannevar Bush (1890-1974) : son article « As we may think » décrit quelque chose qui ressemble beaucoup au World Wide Web d’aujourd’hui. Il imagine le memex (memory extension) pour lire et consulter des documents et faire des liens d’association entre eux. cf la version en français de son article.
- Ted Nelson : Utilisera le memex et proposera une structure de fichiers qui permettra de découper les fichiers en morceaux, de les relier entre eux afin de pouvoir naviguer entre les morceaux. On parlera d’hypertexte et d’hypermedia.
- Tim Berners-Lee : Permettra à ce qu’on n’utilise plus l’hypertexte sur une seule machine. On distribue les documents sur le réseau de façon à ce qu’un document puisse pointer vers un autre document. On parlera de Web. cf le rapport de Tim Berners-Lee à ce sujet.
Ensuite, petit retour sur les 3 principes architecturaux du Web. Le premier principe, celui de l’identification ou de la localisation avec ce que l’on appelle les adresses Web ou URL.
Le second principe, celui du protocole, c’est-à-dire la façon dont les machines vont parler sur le Web, la façon dont le navigateur interrogera le serveur à distance et recevoir une représentation de la page qu’il a demandée. Ce protocole s’appelle HTTP.
Enfin, le dernier principe est le langage de représentation et notamment le langage de représentation des pages du Web. On l’appelle HTML (Hypertext Markup Langage).
Mis ensemble, chacun de ces composants va interagir avec l’autre. Le protocole HTTP utilise l’HTML pour faire transiter sur le Web des représentations de pages entre le serveur et ne navigateur. Les URL sont utilisées dans le HTML dans les représentations des pages pour tisser les liens entre les pages et indiquer que dans une page, un lien pointe vers une autre page. Ces mêmes URL qui sont utilisées par HTTP pour identifier et s’adresser à distance au serveur afin de récupérer la page dont il a besoin.
Focus ensuite sur le processus de standardisation au W3C, nécessaire pour harmoniser les évolutions du Web et qui suit des étapes bien définies.
Enfin, cette première semaine s’est terminée sur les grands principes du web de données :
- nommer les ressources avec des URI (Uniform Resource Identifier) ;
- utiliser des URI http (ou URI déréférençables) de façon à ce qu’on puisse utiliser ces URI pour accéder à des informations sur les ressources ;
- lorsqu’on déréférence une URI, renvoyer des informations utiles grâce à RDF et SPARQL ;
- se relier avec d’autres URI pour créer un réseau de liens.
En définissant ainsi la notion de ressource Web en passant des URL aux URI, nous avons vu comment l’on pouvait maintenant identifier tout type d’information sur le Web.
Nous avons pu alors poser les principes de la publication de données liées sur le Web et introduire la pile des standards du Web sémantique
En savoir plus :
Quelques ressources fondatrices du web de données :
- DBpedia, base issue de la conversion en RDF des données de l’encyclopédie collaborative Wikipedia ;
- Geonames, l’une des principales bases de noms de lieux avec les informations associées ;
- MusicBrainz, base d’informations en RDF sur les œuvres et les artistes musicaux.