- Archimag : Vous avez récemment lancé un appel sur l’avenir des documentalistes : le métier est-il réellement en danger ?
Jean Michel : « Nous sommes dans une phase de mutation du métier. Ce qui est menacé, c’est le centre de documentation, c’est-à-dire une structure datée qui remonte aux années 1950-1960, qui fonctionne sur le principe de la centralisation des ressources documentaires. Aujourd’hui, avec le web 2.0, la nécessité de centraliser a disparu. Dans les audits que je mène au sein des entreprises, une question revient souvent :« A quoi sert un centre de documentation ? »… »
- « La crainte de voir disparaître les documentalistes n’est pas nouvelle. Cela fait des années que l’on en parle. Est-ce que l’on ne tourne pas en rond avec cette question ?
« Il s’agit certes d’une question récurrente car la profession est encore jeune si on la compare aux bibliothécaires. Elle a moins de cinquante ans! Je me souviens de ce que j’ai vécu vers les années 1975, lorsque j’étais responsable de centre de documentation. C’était l’époque de la première informatisation, perçue comme une menace. Plus récemment, l’arrivée de l’intelligence économique, du knowledge management et de la veille a également été ressentie comme une menace. Au bout du compte, il y a toujours des documentalistes dans les entreprises. »
- Dans le numéro 200 d’Archimag, vous affirmiez que vous ne voyiez « pas venir grand-chose du côté des top managers et encore trop peu de chose du côté des professionnels de l’infodoc ». Un an plustard, maintenez-vous ce point de vue ?
« Au niveau des chefs d’entreprise, il n’y a pas de vision sur ce que doit être le management de l’information. Ils ont tendance à s’appuyer sur des intranets et des gros logiciels mais ce sont des poubelles informationnelles ! Du côté des professionnels de l’infodoc, disons qu’environ 15 % sont conscients qu’il faut transformer le métier. Les autres ont des questions à se poser sur leur avenir… «
Lire l’article en intégralité (Février 2008)