Facebook est-il un pur phénomène de mode? Il y a dix-huit mois, les auteurs de ces lignes avaient décidé deffacer leur profil dutilisateur après une plongée initiale dans le monde de la socialisation en ligne. Persuadés que le temps passé à «poker» leurs amis et répondre à des «friend requests» était mal investi et prêts à parier que cette plate-forme de socialisation rejoindrait rapidement Second Life et dautres mondes parallèles au dépotoir de lhistoire du Web 2.0.Aujourdhui, le doute nest plus permis: Facebook a réussi son pari initial.
Le réseau sest infiltré dans la vie de plus de 200 millions dutilisateurs à travers le monde, y compris des récalcitrants de la première heure qui ont discrètement réactivé leur compte. Le phénomène sétend aujourdhui au monde professionnel. Le président des Etats-Unis Barack Obama doit son élection à une mobilisation sans précédent des électeurs via ce site. Et lhomme derrière sa stratégie, Chris Hughes, est devenu la star montante dune nouvelle génération de communicateurs.
Certes, la question de la rentabilité de ces sites nest pas encore résolue. Mais les réseaux sociaux en ligne se sont dores et déjà imposés comme moyen de communication à part entière, à linstar du téléphone ou du courrier électronique. «Je ne sais pas si Facebook existera sous cette forme dans cinq ou dix ans, note Jim Pulcrano, professeur à lIMD de Lausanne et spécialiste des réseaux sociaux. Peut-être quil disparaîtra comme mon premier fournisseur de-mail, CompuServe, qui dominait le marché à lépoque. Les acteurs peuvent changer, mais la technologie, elle, finit par simposer.»Dans le monde professionnel, on hésite encore à considérer les réseaux sociaux comme un outil à part entière.
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